Maison Margiela Artisanal : un défilé à la (dé)mesure de John Galliano

Dans une mise en scène à la fois baroque et décadente, le dernier défilé de la Fashion Week haute couture printemps-été 2024 a fait sensation. 

Un univers très photographique

Ce vendredi 25 Janvier 2024, sous le pont Alexandre III, s’est tenu le défilé orchestré par John Galliano pour Maison Margiela. Dans un décor très sombre évoquant les tavernes du 19ème siècle, le créateur a livré un spectacle total. Le show s’ouvre sur la prestation de Lucky Love, chanteur et performeur français. Apparaît ensuite Leon Dame, muse de Margiela, que l’on suit à travers une vidéo en noir et blanc, dans les bas fond de Paris. Il surgit soudain sur scène dans un intermède très chorégraphié. Commence alors le défilé.

Le directeur artistique s’est inspiré des photographies de Brassaï des années 30 montrant des personnages seuls et perdus dans la nuit noire parisienne.

Autre particularité : la lenteur exagérée des démarche et la décomposition des gestes qui donnent à l’ensemble un coté très théâtral.

Leon Dame Maison Margiela Artisanal
Crédit : Vogue
"Construire un extérieur qui dit tout de l’intérieur”
Note d'intention du défilé
John Galliano

 Les corps montrés/cachés  

Galliano nous propose un voyage entre l’intime et le public (le pubis?). La nudité de certains mannequins est soulignée par des jeux de transparence et de dentelle. D’autres, plus habillés, n’en montrent pas moins leur anatomie par la finesse de leur taille accentuée par des prothèses et des corsets. Chez Maison Margiela, même les hommes sont corsetés, dans une vision inclusive de la mode.

On nous propose une galerie de silhouettes tantôt gothiques, tantôt baroques, tantôt dandy dans une unité de camaïeux de gris bleutés. On est souvent surpris par la démesure de certaines proportions, qui sont la marque de fabrique du directeur artistique et de son goût pour la décadence.

Crédits : Maison Margiela

Des collaborations de taille  

Maison Margiela a su s’entourer de pointures… dont Christian Louboutin. Les semelles rouge vif tranchent sur les tonalités sombres. Pour cette collaboration, le chausseur a réimaginé les iconiques Tabi de la maison en en exagérant les talons, ce qui donne aux mannequins une démarche plus dramatique. Enfin, le défilé se clôt sur l’apparition de Gwendoline Christie, actrice britannique (la Brienne de Game of Thrones).  Mi femme mi poupée, vêtue d’un jupon blanc et d’un corset, seins nus, elle porte une blouse en latex blanc transparent. Son arrivée très théâtralisée restera dans les mémoires. 

Crédit : Maison Margiela
Crédit : Maison Margiela

Des maquillages bluffants

Si les silhouettes sont spectaculaires, les maquillages ne le sont pas moins. La maquilleuse britannique de renommée mondiale Pat McGrath a inventé pour l’occasion des looks en cohérence avec tout l’univers du défilé. Les mannequins sont transformés en véritables poupées de porcelaine. La peau laiteuse “glass skin”, les pommettes rouges très marquées, les sourcils fins et arqués, la petite bouche rouge sang, les yeux très colorés : l’illusion est parfaite.
Cela a suscité un véritable raz de marée dans la Beauty Sphère : nombreux sont ceux qui ont tenté de reproduire cet effet via des tutos, sur tiktok principalement. Certains posts ont accumulé des millions de vues.

L’engouement pour cette « glass skin » a provoqué la rupture des stocks d’un produit que les internautes pensaient être utilisé par Pat McGrath. Elle a enfin dévoilé ses secrets au travers d’une masterclass en live sur Instagram.

Nul doute que la « glass skin » soit une des tendances makeup phares en 2024.

"John Galliano clôture une semaine de couture discrète avec un superbe coup de théâtre chez Maison Margiela."
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Vogue Runway

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