Un seul article ne suffisait pas pour présenter ce projet. Voici donc la suite des arguments qui justifient mon grand amour pour cet album, et qui j’espère, vous donneront aussi envie d’aller l’écouter.
J’aime beaucoup ce que dit Infinit dans cet album, notamment dans sa manière d’exprimer sa haine contre les forces de l’ordre. Comparé à d’autres rappeurs, pour qui crier leur haine anti-flic se résume à un “nique la juge” ou “fuck le 17”, Infinit décrit la justice comme injuste. Et il a ses raisons :
Selon lui, le “jeu” (si je puis dire) du crime et de sa répression n’est rien d’autre qu’un guet-apens de l’État. En effet, la France laisse les jeunes de cités entre eux, dans des quartiers défavorisés, ne leur ouvrant les portes que de travaux pénibles et de salaires maigres. “Tous les jours, je viole beaucoup de lois parce qu’ils veulent que mille balles me fassent tout le mois” (Saint-Exupéry) “À ton avis : que vaut un esprit libre dans un corps d’esclave ? (dis-moi) Usé par le temps comme les vêtements que portent les shlags” (Ma version des faits).
Faire des sous grâce aux crimes leur semble donc obligatoire, car ils “veulent vivre bien, pas forcément vivre longtemps” (Vivre bien), mais étant donné la nature illégale de ces actes, la police agit. Cela crée en Infinit et son entourage une haine profonde et un désir immense de liberté, dans une réalité où les criminels font le bien et la justice les en empêche : “J’en connais qui taffent et d’autres qui font plus de sous avec des sachets. Mais au fond, ils ont tous la même rage, même menottés, ils veulent mettre des chassés” (Saint-Exupéry) “Où le manque de cash peut te rendre ignoble, où les dealers aident les vieilles à monter les courses, y a que l’huissier qui te cambriole” (Le soleil et l’eau salée).
Bref voilà pourquoi j’aime cet album, des punchs tranchants, une rue décrite dans toute sa violence et sa beauté laissant place à une certaine poésie, et des prods juste magnifiques.
Je ne me suis pas attardé sur les featurings car je ne voulais pas que ce soit un argument, mais ils sont très bons. On retrouve ainsi un featuring avec Barry et Veust, Caballero et Jeanjass et Alpha Wann.