Ces dernières années, les maisons de disque et les artistes s’attardent de plus en plus à un format qui avait connu un fort succès avant l’arrivée d’Internet : le magazine rap. On vous en parle en détail.
Avant de présenter les magazines rap actuels, faisons un rapide saut dans le temps en parlant de l’essor des précédents, et pourquoi le secteur s’est retrouvé en plein déclin.
C’est à la fin des années 80 que naît L’Affiche, dirigé par Olivier Cachin. Dans ce magazine, on y parle rap mais aussi funk, house & RnB. L’idée est simple : mettre en avant une culture qui n’est pas assez représentée dans les médias traditionnels. A cette époque, la presse papier est à son apogée et joue un rôle majeur dans la diffusion de l’information en tous genres. C’est donc logiquement que l’industrie musicale s’y intéresse et qu’un florilège de magazines rap commencent à voir le jour au début des années 2 000 (Rap Mag, Rap RNB, Digital Hip-Hop, Skyrock Magazine…)
La fin d’une ère
Avec l’apparition d’Internet, de nouveaux médias vont alors voir le jour. Pour le secteur de la presse papier de manière générale, c’est la chute de tout un système économique. Avec Internet, c’est l’instantanéité, l’information multiple et la gratuité qui prône. Le temps disponible devient alors l’ennemi numéro 1 pour les médias traditionnels comme la presse. Une seule option semble alors plausible : chercher à se réinventer. A cela s’ajoute un essoufflement du milieu hip-hop en France : les têtes d’affiches ne vendent plus aussi bien qu’avant.
Interview de Lise Lacombe & Thibaud Hué, fondateur du magazine Mosaïque
Rareté du format papier
Après plusieurs années passées dans l’ombre, le rap fait son grand retour en France dans les années 2010. Plusieurs années plus tard, la France et le monde entier se retrouvent enfermées suite au Covid-19. Ce confinement va alors créer une ère encore plus axée sur le digital, avec une information toujours plus courte, laissant peu de place à l’investigation et l’analyse. L’information sur Internet est alors très souvent traitée sous forme de brèves et devient plus facilement remplaçable et jetable.
Le format papier se fait alors extrêmement rare, et prend maintenant le format d’un objet que l’on a bien moins l’habitude de parcourir. L’envie prend alors à beaucoup de vouloir consommer des formats physiques, et pas uniquement digitaux. Cette tendance va se concrétiser par un objet phare : le retour du magazine.
Ce format permet à la fois d’enrichir le message que l’on veut transmettre, tout en ayant un public attentif dû à la faible sollicitation du papier aujourd’hui comparé au numérique.
Les nouveaux mags
Et s’il y a bien un magazine qui porte l’étendard de ce renouveau du format papier, c’est Mosaïque. De par ces illustrations soignées et ces contenus, allant d’une interview d’un acteur du milieu à une BD illustrant un morceau de Benjamin Epps, le magazine a su créer sa propre identité. Les valeurs-phares du magazine ont aussi un impact sur sa mise en avant. A une époque où le public fait de moins en moins confiance à l’ère numérique et se soucie bien plus des enjeux environnementaux, le magazine se veut écoresponsable et prône avant toute chose l’inclusivité.
Le format est aujourd’hui de plus en plus exploité : que ce soit avec des magazines comme Shimmya ou encore 16 mesures. De plus, il intéresse fortement les labels et maisons de disques qui ne cesse de rechercher de nouvelles opportunités permettant de mettre en avant leurs artistes de manière originale. Ce format permet à la fois d’enrichir le message que l’on veut transmettre, tout en ayant un public attentif dû à la faible sollicitation du papier aujourd’hui comparé au numérique.
Dans une époque où le digital est absolument partout, ce retour fait du bien à l’industrie et au public. Proposant de véritables contenus aussi bien construits sur la forme que sur le fond, ces magazines font l’effet de réels objets que l’on a envie de mettre en avant chez soi.
