« Voilà tout ce que mon imagination me fait jeter sur le papier, sans art, sans arrangement, à course de plume. » Dans ses centaines de lettres, Madame de Sévigné maîtrise le libertinage de plume à la perfection. »
Madame de Sévigné
Née en 1626, Marie de Rabutin-Chantal est une épistolière du XVIIe siècle, connue pour son abondante correspondance avec sa fille, la comtesse de Grignan. La marquise, marié à Henri de Grignan, appartenait à la bonne société parisienne, menant une vie mondaine bien remplie. Le duc de La Rochefoucauld et Madame de La Fayette faisaient notamment partie de son cercle d’amis proches. Madame de Sévigné s’éteint en 1696.
Lettres de l’année 1671
En 1671, la comtesse de Grignan part rejoindre son mari en Provence. C’est un réel déchirement pour Madame de Sévigné. Elles engagent alors une relation épistolière, mêlant littérature galante, mondanité intime et confession biographique. Publiées après la mort de la marquise, ses lettres n’étaient à l’origine pas à destination du public.
Véritable chroniqueuse, Madame de Sévigné relate pour sa fille tous les évènements marquants mais aussi sa vie quotidienne, avec ses joies et ses peines. Ayant une plume de conteuse, la marquise mobilise le genre du roman et du théâtre afin de donner vie à ses récits à travers ses lettres.
L’écriture Sévignéenne est inventive. La marquise créée des mots comme « pruderie, radoterie, tigregrie, rapsoder, raborder ». Elle a également le goût pour les surnoms et les noms de code ainsi que les expressions en lien avec un souvenir Cela contribue à l’élaboration d’une relation exclusive avec sa fille.
La marquise et la comtesse au cinéma
Sorti le 28 février 2024, le film Madame de Sévigné d’Isabelle Brocard axe le récit sur la relation passionnelle de la marquise et de la comtesse. La marquise est interprétée par Karin Viard, tandis que Ana Girardot endosse à merveille le rôle de la comtesse.
Le film se construit autour des lettres écrites par la véritable Madame de Sévigné. La réalisatrice dépeint un lien entre les deux femmes que l’on perçoit comme étant salvatrice ou toxique. Il est difficile d’avoir un jugement précis, le point de vue du spectateur étant limité à celui de la marquise.