La dernière fois je vous ai présenté deux œuvres qui ont marqué le début de la carrière de Madonna. Au travers d’un film et d’un album, la reine de la pop a su nous dépeindre la fête et l’insouciance qui régnaient une fois la nuit tombée dans les année 80 aux USA. Si pour certains, ces fêtes ne sont synonymes que de jeunesse et d’insouciance, pour d’autres il s’agissait d’un véritable exutoire pour s’extirper de la violence de la vie, sinon de l’ennui mortel qu’elle peut nous imposer. C’est ce que nous dépeigne les deux œuvres du jour.
Journal d’un oiseau de nuit, Jay McInerney:
Le premier roman de Jay McInerley, paru en 1984: « Journal d’un oiseau de nuit » raconte l’histoire d’un jeune éditeur d’un grand magazine New-Yorkais, dont on ne connaît pas le nom et qui à l’image de Roberta dans « Recherche Susan Désespérément », s’ennuie à mourir dans cette routine quotidienne dans laquelle il s’est enfermé. Il décide alors de profiter de ses nuits pour échapper à la vacuité de son quotidien à travers son alter ego : Tad Allagash, considéré comme le double maléfique du narrateur. Une fois la nuit tombée, le héros se laisse emporté dans les boîtes de nuit pour y danser, y boire et s’y droguer. Le but est d’oublier son job, d’oublier sa patronne ou « la terreur » comme il l’appelle. Au fil du livre, on voit le héros dépérir au travail alors qu’il se rêve écrivain et on le voit s’enfoncer dans la décadence des soirées en boîte à abuser de l’alcool, de la drogue et de certaines rencontres… Va-t-il réussir se sortir de ce cercle vicieux et si oui comment ? La question reste entière mais libre à vous de le découvrir en lisant le livre si le cœur vous en dit !
A sa sortie, le livre s’est arraché à 20 000 exemplaires, faisant de lui un best-seller. Ce roman a marqué toute une génération et bénéficie d’une reconnaissance de ses paires comme en France avec le célèbre auteur Frédéric Beigbeder qui décrit ce roman comme « un de ses livres cultes ». Le livre se distingue par sa narration. En effet, comme je le disais plus haut, on suit tout au long du livre la vie de cet éditeur à travers son point de vue, son regard, ses mots. Néanmoins l’éditeur ne s’adresse qu’à la 2ème personne du singulier (ou du pluriel selon la traduction). Rassurez-vous, ce procédé littéraire ne complique ni la lecture, ni la compréhension de l’œuvre. Au contraire, il permet de faciliter l’identification au narrateur et donc la compréhension et la visualisation de l’histoire. « Journal d’un oiseau de nuit » a été adapté à deux reprises au cinéma : une fois en 1988 (Feux de nuit, James Bridges) puis un remake voit le jour en 2010.
Pose, Ryan Murphy et Steven Canals:
Aujourd’hui, le petit écran aussi nous propose de voir les années 80 comme l’exutoire d’une génération. En effet, depuis quelques années on a vu naître plusieurs séries se déroulant dans les années 80 comme l’iconique « Stanger Things » mais une en particulier se rapproche le plus de l’ambiance des œuvres que nous venons de voir : « Pose », une série de 3 saisons, réalisée par Ryan Murphy et Steven Canals.
La série se déroule à la fin des années 80, toujours dans le monde de la nuit mais cette fois-ci au sein de la communauté LBTQA+ new yorkaise. Cette fiction nous ouvre les portes de la ball culture et du voguing : une danse issue de la communauté LBTQA+ afro-américaine (oui, cette même danse qui a inspiré le célèbre single « vogue » de Madonna). On y suit l’histoire de de Blanca, Pray Tell, Damon et Elecktra, des jeunes issues de minorités queers et racisées. On assiste à leur quotidien tragique au milieu de la violence et des discriminations liées à leur couleur de peau, leur orientation sexuelle et plus globalement leur identité. Persécutés et accablés par les normes sociales, ces jeunes passent leurs journées à se cacher et à survivre mais le soir, dans les clubs et les ballrooms, ils embrassent leurs identités et révèlent tout leur talent sur la scène et sur le dancefloor, dans une atmosphère colorée, euphorique et dynamique, rythmée par la musique et la danse. Là-bas il se célèbre tous et forme ensemble la famille qu’ils n’ont jamais eue.
La série a été très bien accueillie par le public et les critiques. Aujourd’hui, la série est notée 4,2/5 sur Allociné. De quoi nous motiver tous à (re)voir ce bijou du petit écran !
Et vous ? Avez-vous vu ou lu ces œuvres ? Qu’en avez vous pensez ? Connaissez-vous d’autres produits culturels qui traitent des mêmes sujets ? Votre avis et vos recommandations nous intéressent.